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Le lézard ému : Nikola Zigon

Le mouvement et le bourdonnement en tant que signes d’instabilité.

 


 

Le cycle de dessins de Nikola Žigon, que nous pouvons voir maintenant, a été dynamisé par des gros plans, puis mis en forme par la vitesse. Pour simplifier fortement, la mouche devient un signe et est imposée, en quelque sorte, comme un message. Elle est traitée comme un signal – un avertissement, une interdiction ou une autorisation, une canalisation ou une critique, tout cela en dialogue constant avec son environnement. Elevé au niveau de signe, quasi sacralisée par la multiplicité, elle nous ramène aux flux de communication de masse, où le signe pictural assume la couleur d’une signification ambiguë.

En art, comme dans la nature, tout se produit en réponse au « signe de quelqu’un » et tout se réduit à un dialogue au sujet de la réalité, qui ne cesse d’échapper à notre contrôle […].

 

 

L’engagement de l’artiste vis-à-vis de la nature est reflété au mieux par le fait qu’il ne se contente pas de ses manifestations extérieures mais « révèle » ce qu’il a découvert, qui doit être compris et utilisé. L’inconnu a toujours constitué un refuge pour la véritable création. Donc, Žigon, à travers ce cycle de dessins, essaie en réalité de générer une forme très attrayante de la réalité, qui est un état d’instabilité, dans tous les sens du terme. Afin que cet état puisse être perçu par les spectateurs occasionnels, l’artiste le réduit à des éléments dématérialisés : l’énergie, le mouvement, le bourdonnement, en tant que séquences temporelles, préprogrammées vers la désorientation.

 

Marta Vukotić Lazar, MA, Avril 2009

 

 

 

 

 

 

 

 

Lèse-Art (c) | Revue ReMue n°29/30 | web design Boris Dutilleul