obligé de se mettre dans la peau de chaque personnage, on finit par comprendre les motivations de tout le monde. Je pense notamment au personnage de Stanley dans « Un tramway nommé désir », qu’on pourrait qualifier de violeur mais qui est un personnage d’une grande complexité et pas une grosse brute sanguinaire. Cette façon d’appréhender les choses va aussi m’aider dans l’écriture, puisque cela apporte un éclairage différent sur la façon de donner vie aux personnages.
J’ai aussi un autre projet, toujours sur un texte de Dostoïevski, « Les Carnets du sous-sol ». Le personnage m’est apparu comme le négatif de celui du « Rêve d’un homme ridicule ». Celui-ci commence par la phrase : « Je suis un homme ridicule (...) Mais maintenant, je les aime tous…», tandis que l’autre entonne : « Je suis un homme mauvais, je suis un homme méchant ». J’aimerais travailler les deux textes en parallèle, comme un diptyque. L’acteur, cette fois, serait un homme, alors que c’était une actrice (ma sœur Naïma) qui était l’interprète du « Rêve ». J’ai justement rencontré un comédien qui est passionné par ce texte et qui aimerait le jouer, texte de cœur pour lui aussi, car il s’agit du rôle qu’il a présenté en dernière année pour son travail de fin d’études. Nous sommes en train de discuter d’une possible collaboration actuellement.
J’aimerais aussi travailler en concomitance avec un auteur, la pièce se construirait sur place, il écrirait et simultanément, je construirais le spectacle. Ce à quoi je tiens aussi, c’est continuer à travailler avec ma sœur Naïma, qui est une comédienne hors-pair. Elle est en passe de devenir mon actrice-fétiche (rires).
D’autre part, alors que jusqu’ici, j’ai travaillé dans l’ombre, maintenant j’ai envie de me montrer enfin à la lumière. Depuis cinq ans, je fais une recherche personnelle sur la voix, je lis à ce sujet, je prends des cours de chants. J’ai l’intention de concrétiser un projet musical avec Ludovic. Ludovic et moi avons déjà écrit et composé ensemble une dizaine de chansons, nous avons déjà effectué quelques concerts pour notre cercle d’amis et de proches, mais encore rien de vraiment concrétisé : jusqu’à présent, ce projet toujours passé après les autres.
Scéniquement, je commencerais éventuellement un projet de reprise de chansons, d’abord celles des autres parce que c’est plus facile de chanter les chansons des autres je trouve. Je me sens beaucoup plus libre pour interpréter et me plonger dans l’univers des paroles quand je n’ai pas la « pression de l’écriture ». Mais un jour prochain, je me lancerai sans doute pour chanter mes propres chansons… |