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Lèse-Art Re-Mue

Damien Grosdent

   N °9

 

Dans le labyrinthe de corail.

Opéra fragmentaire.

 

Par Damien Grosdent (1989)

 

Acte I

 
Jove Cook’s Christmas

 

 

Et je vais en aveugle semblable à l’Amour !
Angélique, Jove Cook ou le Mystère du Pacifique.

 


Et je vais au-devant
De vous devant
Le monde des vivants
Et la bêtise sans entrailles
Qui me décontenance
Alors je bois pour être plaint
Comme un bébé qui braille
Et je vais au-devant
De vous devant
Le monde des vivants

 

 

Bancs de jeunes filles (Un pochard à la mer)

 

À Robert Surcouf.

 

 

  Hier, jour de Noël, personne n’a été des plus sobres

 

  James Cook, Noël 1768.

 

 


Ah qu’au moins j’éclablouffe
La jolie néréide louf
Surnageant qui sur un pouf pouffe

 

Le Noël des vagues blanchisseuses (Merry Maries)

 

Les jolies mousses

 
Hou Tootee tu t’imbibes
De rhum des Caraïbes
Vieille éponge avachie
Tu te ramasses sur le pont
Vieille limace
Guirlande de Christmas
Qui n’orne plus nos entreponts

 

L’officier médecin

Jolies mousses
Cessez vos diatribes
Lavez vos entreponts
Pour Jamie ça ne mousse
Plus des masses
À tant limer la masse
Une lame s’émousse

 

Le vieux Tootee voyage à travers les atlas
Plongé dans son grimoire ainsi qu’en un bain mousse
S’expose pamphlétaire ou bien roi de Mycènes
Rêvant qu’une Charlotte ou Clytemnestre assène


Un coup de lame sur ce pont

Les jolies mousses
Hou Tootee tu t’imbibes
De rhum des Caraïbes
Vieille éponge avachie
Tu te ramasses sur le pont
Vieille limace
Guirlande de Christmas
Qui n’orne plus nos entreponts

 

Nuit d’angoisse à bord du pyroscaphe
Il y a des choses
Des esprits qui m’entêtent
Il y a des choses
Distillées dans ma tête

 

Un bouquet de soucis
De ces vains troubles
Mouillé des troubles
Rosées dans le fouillis
D’affolantes touffeurs
Imprégnées dans les fleurs
Imprimées sur mon lit

 

Il y a des choses
Des esprits qui m’entêtent
Il y a des choses
Distillées dans ma tête

 

Dans le vapeur à l’aube
J’ai parlé au chauffeur
Rêvant d’avions à aubes
Près du machin ronfleur
D’engins auxquels Vinci
A peut-être songé
Et je bus un vin si
Capiteux
Que je dus m’éponger