Lèse-Art RE-MUE revue littéraire des lézards

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Lèse-Art Re-Mue

RE-MUE revue littéraire des lézards en mutation permanente.

Chaque mois, RE-MUE donne la parole à un nouvel invité

  N °3

 

Le prochain invité de ReMue, en janvier, sera Guido VERMEULEN, poète, peintre et mail-artiste (entre autres).
Pour vous mettre l’eau à la bouche, ReMue vous appâte avec deux poèmes de Guido.
 

 

 

Dévêtir.
 
L'homme heureux n'est pas crapaud,
ne porte jamais le manteau d'un salaud.
Le chat ne représente pas la voix
humaine, ses miaulements touchent
les fleurs, les fruits, les arbres,
la vie qui nie sa propre pauvreté.
Dévêtir c'est casser la noix de coco
& prendre un bain de soleil
dans son lait flottant.
 
Oh oui, je reconnais l'imperfection
des lèvres sur la peau de l'autre
qui n'est que portier ou batelier.
L'amour dans la nuit ressemble
avant tout à la douceur ... de la mort.
C'est à dire que les mots se transforment
en petits cris et ... étonnements du miroir
qui a compris la finalité du dernier reflet.
 
(déjà plus au moins visible dans le lait ignoré auparavant)
 
 

Faim au Vent
à FRED DELPLANCQ
 
Si j'ai faim, moi
un nain pendant la nuit des temps perdus
& rien n'est ouvert car c'est la nuit avant tout!
 
Si j'ai faim, tellement faim
que mon estomac proteste et gronde contre cette condition humaine
mais est-elle bien humaine? mon spleen demande et me confie
avec la certitude d'une cerise que je suis un animal salé sucré!
 
Si j'ai faim et je ne sais pas
renoncer à cette espèce de rat
qui ronge les cœurs de l'Ethiopie & qui boit
le noir coulant des pierres pendantes
 
Je mange, je mange la fin du monde
Je mange le vent des lumières trompées
en lederhosen de Bavière
Je me laisse voyager par ces chiens
qui font tout le temps des fausses promesses
de rendements de lierre & qui courtisent l'étouffement
comme solution finale des rêves bouffons pon pon.
 
Je mange les vents tellement vite
que le miroir brise les plis et les douleurs,
les chuchotements et le silence
soudain après la chute brutale de Bâle
car je sais que nulle part et donc un peu partout
UN enfant a vraiment faim et sa mère hurle sa colère de prière
contre le vent de l'ouest avec ses seins vidés d'espoirs de lait
mais ses seins déformés quand même sont une belle image à la télé.
Peut-être un con de photographe diplômé va gagner avec cette photo
un Pulitzer, je ne vous dis guère que lui a l'estomac plein
& que sur la plaine la peine règne suprêmement,
que ces partouzes ne savent pas tromper le blues,
qui présage qu'il n'a que la vérité du jazz né de l'esclavage,
depuis lors dispersé par les vents du sexophone et du saxophone!
 
Nous après tant d'années applaudirions pour ce son de cri de liberté
né de la misère intense, dense, dansante, épuisante, abondante
& pourtant l'abandon du désert est rarement un choix de roi
mais souvent une nécessité de peuple migrateur qui défie la mort à bord!
 
Tout cela, mes ami(e) est écrit pour un court instant
dans le sable lourd jusqu'au moment que le vent ................

 
 
Guido Vermeulen.