PROMENADE EN DEUX TEMPS.
TEMPS II
Ecrire avec la vie.
Bien que la poésie soit un des symboles de la manifestation universelle ....tous les modes de manifestations et d'expressions de vies, le sont......Mieux.. dans leurs singularités...dans leurs particularités...ils participent à cette manifestation universelle...Chaque être...Tous les Hommes portent en eux le principe de cet état...de ces cheminements divers où ils y accèdent en puissance....aussi à des aspirations..à des passions...des besoins..des des jets d'âmes..des désespérances..des aspirations..des émanations..des affectivités...prennent et surprennent sur le silence....La violence ..la densité en dedans..en dehors...Ampleur sourde et profonde...concave ou convexe...pleine ou vide....
Les meurtrissures...les morsures...cadence...mesure des temps, sans cesse étayées...hasardées...lézardées...déshabituées..en transe..en corps à corps....en chair..en cri exacerbé
...écorché....
Le vent souffle là où il veut et nous...nous savons que c'est nous qui vivons...Tout est lié...à ces mouvements..à ces articulations..cet ensemble lancinant...majeur...pour le moins à l'étroit..Il suffit
d'ouvrir à l'avènement d'un silence comme d'un écho...comme à
tous les conflits qui dorment en nous et que la vie rend et restitue avec force extrême... dans des impossibles turpitudes...cataclysmes...débâcles...combats..révoltes...altérations....en épidémie
écrire avec la vie..en son sein..au cœur..l'aimer en toute vie..en démesure...désobéissant..livré des emprises...aussi écrire à partir ou dans les limbes de toutes les expressions..en se gardant d'être aspiré par elle...
écrire dans les échappées sans se laisser aliéner dans les clos....les enclos des soumissions...en disponibilité à goûter..s'abandonner..s'amarrer..en brisure différée..en déroute dans l'esquisse des géométries connues et inconnues...dévastatrices....profuses...En ferveur..sans promesse..écrire dans des continents de vie et emporté dans le souffle du monde...Un écrire qui rumine ses étonnements et dépèce les tendances dominatrices...en tremblée sans prétention à domestiquer...à assujettir..à se fixer..à s'ancrer...à camper en soi où on n'ose fuguer...s'enfuir croyant ainsi se préserver...
Langue des ailleurs.
Écrire hors du lieu qu'est sa langue maternelle est un « abandon » salvateur à condition qu'il ne demeure serviteur ou assujetti à servir ou que cela profite à quelques langues dominatrices....
Hors du lieu..c'est faire le saut...se déplacer...en quête aléatoire..en faisant le mur...en surprenantes fièvres et effervescentes vitalités à habiter le divers..la houle...Vivre en lieu autre où on apprend à être malmené et à cultiver quelques résistances sans contraintes...
Vivre en un lieu autre que sa langue participe à l'éveil des appétits..en vigilance de ce qui peut ou autorise à infecter les trajectoires...C'est s'emparer ou se parer d'innombrables libertés..défaire les liens.. les ferrements...les régulations..et donner à voir..à entendre..à lire..à capter..les désirs..les visions en vouloir du monde...à capturer les signes ou les partager..où les échanges s'opèrent et s'effectuent...
Lieu où le faire passer..le donner..le recevoir..sont comme l'assise circulaire d'une existence..en lumière...la mise à jour des cascades endormies...des traces désagrégées...dont on peut s'emparer en sursaut..en mûrissement..en hérésie libérée..
Territoires.
Tout en devenir en l'absence d'avenir.... « exister c'est croître avec son nom »....Le devenir devient le territoire où tous les chemins se croisent et nous sollicitent...Ne peut-on rêver d'un lieu ou d'une halte alors que l'absence et l'exil se partagent ton nom? Peut-on avoir donner son nom à ces chemins qui s'obstinent entre ici..là..ailleurs...
Territoire des Hommes..Territoire de l'homme et sa mémoire...sans lieux..ni cadastres..ni frontières..ni drapeaux..ni citadelles..ni remparts...ni langues homogènes...Territoire de partage...d'échange..qui affecte..touche aux relations..aux fondements..aux rapports..à l'intime..touche aux questionnements...qui chemine et se crée au fur et à mesure..mobile..actif..agissant..changeant..modifié..et différent à chaque situation...Toute en singularité..en particularité..tout en tribu chapardeuse...en meute voyageuse...en tissage..en filage..en trame..en trace..en odeur...Toujours plus loin et de si près..en exploration..en désir..en vouloir...en esthétique et figures variables..altérées et s'altèrent de larges intelligences ..connaissances...
Territoire de l'homme..repaire pour rôdeurs..pour curieux...de fausses couches..des râles..des fourbes..des traîtres...des faubourgs où grouillent- en lambeaux de vie- s'enhardissent..se cabrent..saignent..se perdent..se retrouvent..les délaissés au banc des damnés..au confins des étrangetés..
Territoire en friche..Bois..herbes..bruits...ombres...vent transis..diffus...déchirant..lacté de murmures...résonnant d'échos...veilleur des mémoires..brillant de chuchotement..enchanteur de tâtonnement..sagace parmi fougères et vide dans les lits des naufrages..dans les cales des dissidences..en mots..en terre..en chair..en nuage..en halant ce qui se trouve sur le chemin..ballant ce qui fait déroute...
Contemplations.
Quand tout demande fugue et lenteur...s'adosser contre le revers du ciel...nos rêves perchés sur des éperons...nos mots et nos langues comme autour d'un fortin de terre battu par le vent...Le silence guetteur de son perchoir vient à notre rencontre...les mains en abat-jour sur le front....L'exil coriace n'a rien à nous offrir ni rien à recevoir et fait briller derrière nous les mouvantes de l'absence...des vies à distances frugales de mimes..de rires..de gestes..de vergers..d'accent..des enclos de terreurs qui paissent en nos enfances...
Chaque lieu nidifie ses parfums..ses odeurs..ses bruits..ses musicalités..ses dialectes..ses courants d'eau..ses falaises..ses plaines..ses étrangetés...ses ombres..ses morts..ses vivants...ses absents..ses nouveaux venus...Tous..guetteurs du temps et de l'espace, ils viennent sans cesse troubler la quiétude des bosquets de chaque halte ou de chaque destination...
Dans la lanterne des ogres...parmi les échoppes des dissidences..les sièges des étrangetés et quiproquos...on tente la traversée non sans encombres non sans craquelures..pommelé..ébréché ...passionné
Ces tourbillons de vies..en vagues indolentes..niche de tous les possibles..demeure des enthousiasmes ...comme des amnésies en trombes..en courants déferlants... rendraient tout vivable..remuant..décidé..ensoleillé..morose..grommelant...invraisemblable..soudain..incertain...
comme objection effarée mais réfléchie..éclairée..perplexe..Le tout se composant..tissant..tressant...des géographies et trames qu'on ne sait que trop..parce que habitant les mansardes et les motifs des nomades.. Regardant l'herbe courir..sa sépulture naître de ses linceuls et saluant ses absences comme forgeant ses présences...les chemins tintent de badinage..les distances courbes ou fourbes papillonnent ce qui ressemble à la poussière....
Le souvenir ne peut que raviver des feuilles racornis par le temps..alors que la mémoire nous fasse demeurer dans l'écart..heureusement non sacralisé..dans ce qui épelle à vif... le râle vivant du cri..du vivant..de son cri renommé..de son fracas esseulé...La mémoire dame ce qui ne se roche...ne se falaise..aux stalles des mots comme aux strates des silences...
Quelle augure aux idées qui penchent au silence des traversées...où un bout de terre prend et pousse ...si frêle là, où à l'errance...à la vie nomade et l'exil se mêlent le cœur et le corps... dans leurs craquelures... où s'enroule, en souterrain.... en broussaille.... ce que je serais demain
En quête de mon nom...non...plutôt de mes noms répandus dans des langues ...dans des sommeils qui se partagent les résonances....A ces prénoms...chacun son histoire et son histoire... mienne..son chemin et sa musicalité..sa géométrie et sa calligraphie.....Pour croire être sauvé...Ils tournent dans les nids des alphabets comme les somnambules et s'oublient le jour d'après....
Ce n'est que le juste retour du balancier....la démarche indolente , on se glisse entre deux poèmes ou deux mûriers pour bégayer les contes...les chuchotements contés par l'enfance...A l'ombre gracile des figuiers...Le temps de l'un dans l'autre..histoires parmi histoires...bribes parmi bribes..si simples..elles grondent dans les commissures des silences..dans l'occulte idée de s'abstenir à en parler.....Houle d'histoires...des perles de dons..Parure pour annoncer ce qui est à venir..calme et élégant comme la mort...surgit et circule à tout instant...
La douleur revient avec la dernière présence- absence... comme avec la lenteur que rien ne peut faire vieillir....
L'appréhension du rien est probablement commune à beaucoup ..sur fond de désespoir...elle persiste à faire fleurir des joies tenaces et miraculeuses espérances...
Ratures fertiles.
Recherche de soi et du monde dans l'infinité de l'indicible et de l'invisible...Être dans ce qui manque à cette création.. Plus que jamais quelque chose d'irremplaçable..d'irréparable n'a cessé d'habiter ce texte et son écriture....sa rature. Recherche et vision de l'illimité... au centre même de l'être..à côté..ailleurs..entre un dedans et un dehors...non sans déchirures..non sans brisures..non sans vivre et mourir en toute solitude.....
Transgression..
Ultime amarre..ultime parole en partance vers le brasier des révoltes et des colères..dénude les peurs
..les craintes..déserte les vérités...Elle a tout et elle n'a rien...Taraude...se tord en spiralité..bourdonne en fin et silencieuse bâtardise comme dernière vague vêtue de gris...triste d'écume..ardente de passions..endolorie dans les laisses des réprimandes..habillée de craquelures..enivrante de songes...lointaine enserrée...libérée..presque hors de la jetée...entre deux marées..errante la nuit..incessante..tourbillonne de furie et de désir..entre sourcils et paupières...Le vent a élu domicile..Un nuage fend sa poitrine soudaine...fine..caracole en joie subversive pour que sa liberté suffise à ses ailes...Elle flambe entre lèvres et bouche fugace d'oubli et de tendresse..nocturne visiteuse..elle vient comme une grappe ou en guirlandes à la fenêtre où houle le vent....
c'est ce qu'il m'en aura coûté à m'habituer à ces embrasements ou distances endolories...plutôt n'est-ce pas là que commence la terre rêvée ou le pays du rêve?
Le devenir.
La vie avec ses composantes ..ses réalités taillées..cisaillées à même la matière ...en pleine effusion..ébullition..en pleine verbe ...en plein épiderme..en tiédeurs ou en fièvre...donne un merveilleux composé..si grave si léger ...pour la compréhension duquel tout un nouveau langage semble et doit être inventé....
le devenir contre l'imitation...Le devenir....Articulation ..rythme..forme..substance...élan sans cesse renouvelé...flux..conjugaison à tous les modes...tentative d'agencer et connecter les langues comme les aspirations....comme ce qui les affecte et les prolonge..qui les fragmente et brasse...se servir et se faire tiroir et territoire ....signe tactile..sonore..rythme et respiration..C'est le devenir nomade..où les agencements sont passionnels..composés de désirs..de connaissances
Cela ne se passe pas sans violence et sans se faire violence...Acte délibérément poélitique..de résistance...aux dominations diverses... des idées et pensées...des manières de vivre..d'être dans le monde et y participer..agir et faire acte de présence..de création...qu'il s'agisse de la forme..ou du style..faire articulation nouvelle..inaugurale..à inventer...dans la syntaxe...la phonie..le vocabulaire..rhétorique...etc. Approcher ce qui déjà en nous a commencé ses germes..ces tracés..ces tensions...dans cette recherche..il nous faut broder..entre les mailles..dans les dentelles des créations...entre murmures et colères balbutiantes..dans les tourbières des solitudes..dans les grisailles des langues et des peurs...dans le ressac qui s'écrit sournoisement dans les territoires du déni...
Devenir dans ces moments infiniment aigus et tendus...dans sa négation..dans sa dé-construction comme dans son mouvement imprévisible et sa créativité nouvelle....Démembrement..bifurcation..détournement..éboulis..fugues boueuses qui finissent par se retourner et nous désigner..nommer avant de nous absorber et de surgir plus loin ..encore pour nous abandonner à la moindre lumière de la création..
L’éternel retour.
Ce continuel avènement..d'être et d'en train d'être..à extraire et s'extraire de ruines et d' y revenir ...éternel mouvement...Ruines et éboulis se font des torches actives..fraîcheurs neuves d'un futur..Échancrure qui appelle à réunir des paradoxes..des questions..des avènements.. à se réaliser et se déréaliser....d 'affecter et s'affecter...à sa venue autre..autrement..reflue à la fois dans l'agonie du territoire et sa création...dans les failles de ce qui au même temps s'achève et se construit..dans ce qui se complète et glisse désespérément dans les plis ..dans les fissures dans les espaces et figures des langues...dans les rêveries qui puisent dans l'idée des mouvements en perpétuelle tangente... pour se réaliser un ensemble à la fois accessible et signe son retournement à une naissance autre..langue autre...je (jeu) autre...marge..modulation habitées – habitantes..négligées-négligentes..des épreuves des temps..
Au lieu de l'idée de « ..Il était une fois... » comme début de toute narration...j'ai toujours préféré « ..il est de toute fois... a été ce qu'il a été..et deviendra...pour des multitudes de fois.... » et cela au lieu de cristalliser le désir du conte autour d'un manque, d'une frustration ou un les contours d'un plan préconçu...plutôt il ouvre sur des possibles multiples..hors le temps et l'espace de la narration..c'est-à-dire que cette dernière donne alors sur d' imprévu et inattendu...devenir.. qui permettent à l'imaginaire de dériver et offrent à l'histoire un perpétuel recommencement... à des rythmes à chaque fois inventés...mouvement et renouveau...dans l'espace et le temps....qui participent à libérer et non à cloisonner...en pérégrination..de bout en bout..dans les jalons de l'inachevé...et ainsi demeure l'écho du nomade...
Métamorphoses.
Le vivre en horde ...en impie..en impur..en métèque...en étranger..à l'écart et en bordure..en soif et en faim..Tout a eu lieu en l'Homme et témoigne que tout « n'est pas » ou est perdu...Langues...Écritures..ou calligraphies particulières...écriture de son corps..de ses plaintes..de l'autre écrit...celui de la démesure..dans les failles de ce qui ne sera jamais écrit.
Écrire..c'était sur la terre et dans le sable que le tracé a pris formes pour périr. Un tracé désignant ses repères et contenant le vide de son signe....Signe vide...blessé par le symbole qui le désigne.
La parole nous récite la circularité.. la répétition..l'origine du silence..l'ailleurs..la mémoire..l'œuvre première...la chair de la nuit et du jour...Parole tatouée à même le corps...à même les passions interdites..la douleur d'exister...et douter...Parole... gravure...dans ces transes les plus obscures..dans ces joies les plus rondes.. dans ces désirs les plus fantasques..qui ne sauve et n'invalide rien....
Vivre...comme on ne l'attendait pas comme on ne l'identifie pas....et donne sur ce qu'on retient à ses dépens..toujours et partout...considéré comme venu d'ailleurs et de partout....un écho qui fait écho...d'une manière arbitraire...parce que vivre est une rondeur...parce que parler une langue maternelle ou une autre où on pense avoir élu domicile..comme une rime...précieuse...comme un moment heureux..léger...comme un savoir précieux.. c'est laisser agir la métamorphose..dans l'écrire
laisser jaillir un éclat sonore...une volupté..un plaisir de passeur..souverainement..ouvert..et rond...
Tout nous revient dans toutes ses formes et ses contenus..dérive au fil des images..au fur et à mesure des musicalités...alors..paresseusement..viennent en fragments ..en prismes..illisibles..peut-être...peu cohérentes..puis reprennent souffles..respirations..attelées à nos vies ..toujours en partance...viennent les hauteurs et les forces de toutes les langues..de tous les lieux..de toutes les oralités et l'entière histoire des humanités possibles....
A chaque fois ..il faut pousser plus loin encore les limites de ce mystère..qu'est l'écriture..en langues..en espaces et temps..nomades.....n'est-ce pas l'important est sur quoi réfléchit-on...Toucher à l'autre..dans le partage...en connexion...en mouvements....contre le déni..le silence et l'oubli...Se servir et acquérir sa présence au monde....en folles étincelles langagières contées sans fin...
Tenter d'habiter ce qui à son tour nous habite...sans incises..cela nous apprend à mieux lire dans nos corps comme de ce qui nous fait monde? L'étrangeté de nous-mêmes comme celle prononcée autrement par ce même monde.....
Traductions…
Que penser de la traduction d'une langue à l'autre...tout d'abord..ce n'est pas chose facile..délicate et demeure un acte précaire...je ne pense nullement que c'est une trahison...Traduire..je pense que c'est réécrire en innombrables éclats..Un texte se fait multiple..se fait diversité..se fait monde..sans acquiescement... à chercher en les ombres..en avenir..dans les séismes des incertitudes...l'idée neuve
..intarissable...c'est l'être-devenant..se construisant...dans un instantané devenir pour qu'à l'embouchure des langues...triomphe ..entière.. l'errance..
Chaque langue aussi mineure soit-elle...par la traduction...a le mérite de survivre et se transmettre face au monopole de quelques langues dominantes...Traduire est à aimer..à ensemencer dans le creux d'un papier..d'une main..d'un cœur..parmi blessures et joies..avec nos rêves les plus invraisemblables et nos nuits blanches où nous mourrons et vivrons par providence ou hasard...
Traduire..c'est prolonger..habiter et recréer...quitter une demeure pour une autre..un chemin pour un autre..ce n'est sans doute pas sans danger ni crainte...Rien ne défigure rien à partir du moment où nous sommes des géographies diverses...Traduire sans ou avec perte- peu importe-..là n'est pas l'essentiel ...En nous le monde..en dedans..en dehors...
C'est une plume qui crisse..ruisselle...flamme..en vrille...qui tient air et respire en profond désir de vivre et transmettre..Chemin en dedans du texte tentant au plus près son énigme..Chemin vers le dehors..impossible à contenir et qui appelle à s'élever dans un rapport de conflit et de confiance vers le plus intime des secrets....Langue soudaine..proche..intime..traduction-figure dans la nébuleuse transparence de ce qui s'est fait texte et donne texte autre...
…et transgressions.
Échappée aux traductions où tout se fige pour toucher aux transgressions ..aux libertés...Pensées..ailleurs pour dénouer ce qui nous lie à des textures et contextes bien plantés..aux ordinaires buissons si bien noués..Portes ouvertes aux nocturnes des certitudes...ailleurs vers ce
qui se réécrit.. dans la constamment en bordure..en survie..dans la fiabilité du texte...Là commence le travail ingénieux des passeurs dans un voyage périlleux et délicat dans lequel ils ont à réécrire..à participer..à déjouer..à débusquer...à être inventifs à la lumière du texte à traduire mais aussi à son insu..En somme tout un travail de création ...Le poème et son double inspiré..vibrant comme nouveau corps dans un jaillissement renouvelé...Un je..jeux..jet autre en réécriture.
Pour dire la préséance d'une idée ou d'une image... toutes les langues sont meute... en chemin tracé à l'encre des empreinte et c'est mémoire en devenir.....
Lire un texte traduit m'égaie..c'est plein d'étrangeté..que peu d'encre jetée sur du papier vous convie à une fête pareille...cela encourage...C'est la chose simple prodiguée..fragile et légère..pourtant puissante...se tient sans doute à l'effort détaché..exposé...rencontrant..narration..conte..croisant nos langues et nos imaginaires.... Pour moi où que je trouve cet accord..l'idée de la joie et du plaisir court et brûle les monotones graphies du monolinguisme...Traduire..on aurait dit que chacun recevait sa part....des voix auxquelles on s'attendait pas....même si cela trébuche...s'enflamme...il y a
ce qui est à saisir pour tenter de rayonner ailleurs...Les traductions quelquefois en éclairent un pan...ou l'autre...à l'orée souvent de l'énoncé direct...Après quoi... on n'a l'envie que de les faire rayonner ailleurs...
Cela dit..il est difficile de parler..traduction..dans un monde qui tend à devenir globalisant et uniforme..Il y a autant de mots..d'écrits..et d'approches des langues et des traductions..cela demeure épars..et parfois même..ce monde impose telles morales..tel système de pensées..telles idéologies ou telles croyances...et c'est là que j'ai appris à me défaire des ferrements..pour des écritures-dans la patience et la persévérance..le doute et l'incertitude- et tenter d'ajouter par éclaircies éparses....sans principe sûr ...les idées qui prendraient sans cesse et amorceraient dans le champs des possibles..Être présent comme l'être dans la vie....Recherche..mise en rapport qui ne dompte pas mais libère...rythme qui.. à ses seuls desseins.. appartient à l'univers ...implication qui permet de zigzaguer...intensément dilate et fait détours...fait naître vivre et mûrir..(mourir)..Créations et traductions où jamais rien ne viendra comme porteur de paix ou de quelconques consolations et ne s'arrête sur soi-même...Une tentative qui foisonne...secoue les familiarités- les nôtres- qui désamorce et ébranle ce qui nous est familier..et paraît inébranlable..pour tenter de toucher aux frontières et permettre toutes les incursions possibles...dans ce qui est amené à nous constituer..à nous affecter..interpeller..dans ce que nous faisons...disons..apprenons..réfléchissons...Sans faire l'impasse..sur les catégories..les genres..les minorités..et la mise en œuvre des avenirs nouveaux en lien nécessaire avec la mémoire..en plein embrasement..et élans.
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