Boris Eloi, dans l’acception didactique du terme, me semble hétéroclite. Par cette voie, il parvient à une création extrêmement personnelle dont la qualité essentielle est de parvenir à créer un climat d’interpellation très puissant. Le tableau réclame la méditation du spectacle, il l’exige. Rien, sans doute,ne se passera, si le spectateur n’est pas disponible. Tout peut arriver dans le cas contraire car les peintures sont sans fond et le monde commence (à crouler) dès qu’on en franchit le seuil. Il y a dans ce «territoire » calmement subversif, l’espace requis pour que l’âme y mène ses aventures. On a avant toute chose, avant de donner libre cours à ses désirs de spectateur, à assumer une impression étrange : les tableaux de Boris Eloi ont déjà commencé à nous voir. Sans doute, ne peut-on les « conquérir » sans accepter de se laisser posséder par eux.
Denys Louis Colaux 1990