Lonchamp cultive le paradoxe. Elle semble accoucher d'une oeuvre difficile, secrète mais elle peint avec certitude, sans points de repères. Elle laisse entendre qu’elle rencontre des difficultés... mais se défend de s'en expliquer. Lonchamp n'a eu aucune envie de se livrer, de parler de son parcours ou du contenu de son ceuvre. « Silence, je me tais et tu regardes ». Mais à présent, qui lui en voudrait ? Jacqueline disparue, ses peintures parlent encore et toujours de son cheminement où l'Inconscient et l'imaginaire se bousculent, loin de toute idéologie, de toute dictée. Le rendu devient lisse, cohérent... Les neurones fonctionnent... On s'étonne, et la séduction devient alors réelle ,directe et violente. Lonchamp peint un monde qui ne lui appartient pas (ou qui lui échappe ?) Elle donne à voir des ciels superbes. Une solitude des lieux omniprésente hante son œuvre. Présence d'animaux incertains. D'être primitifs ou androgynes... Déserts de rochers habités par les ombres de la fantasmagorie, animaux fantastiques, fines croix rouges pour des Christs asexués. Rideaux pourpres noués sur la scène fantastique d'un théâtre bien particulier. Les couleurs de terre et de sang reviennent comme un leitmotiv sur ces toiles suspendues - et c'est formidablement beau ! Peintre déterminé, Jacqueline Lonchamp confère à I'œuvre son intelligence.
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